5 conseils simples et efficaces pour bien peindre des nus !

Les nus sont toujours des sujets très appréciés et représentés dans le domaine de la peinture. Ils sont incontournables dans l’apprentissage de cette discipline dans les écoles d’art. Délicats et sensuels, ils ne sont pas toujours simples à maîtriser. Grâce aux 5 conseils que je vous donne ici, vous pourrez, vous aussi, bien peindre des nus. À vous de trouver le modèle qui vous inspirera de superbes créations.
 

Le nu dans l’histoire de la peinture

 

Le nu dès la préhistoire

Le nu, dès la préhistoire et l’antiquité, est présent dans l’art, mais principalement dans la sculpture. Nous avons tous déjà vu des statues de David ou d’Apollon : la musculature masculine est mise à l’honneur dans ces créations. 

Dans la peinture, des toiles sont réalisées surtout à l’époque du Moyen-âge, soit à partir du Ve siècle. Le nu n’est pas vraiment au goût de tous, vous vous en doutez, et en particulier des religieux. À la Renaissance, ils sont plus nombreux, avec également plus de représentations féminines. Ils recèlent toutefois beaucoup d’interdits et sont surtout utilisés pour des représentations de thème mythologique. 

Botticelli sera le premier à peindre un nu dans un Occident catholique : il réalise La Naissance de Vénus en 1485. Afin de respecter un peu de chasteté, il utilise les cheveux de Vénus pour cacher son sexe. Ses confrères italiens s’essayent eux aussi à ce sujet (Léonard de Vinci, Michaelangelo, Fra Angelico, Raphaël…).

 

Les nus marquants dans la peinture

De nombreuses toiles évoquant la nudité ont marqué l’histoire, pour le scandale qu’ils ont provoqué ou pour leur beauté (ou pour les 2 !). Voici quelques exemples :

  • La naissance de Vénus, de Boticelli. Peinte en 1485, la toile évoque l’arrivée de Vénus sur l’île de Chypre. Elle reste une véritable référence en matière de nu ;
  • La baigneuse Valpinçon, d’Ingres. L’artiste réalise en 1808 une toile chaste et pudique puisque la femme nue est vue de dos. Elle n’en reste pas moins sensuelle et superbe ;
  • Olympia, d’Édouard Manet, en 1863. La position lassive du sujet fait là encore esclandre. De plus, la femme, pouvant être considérée comme une prostituée de luxe, a l’audace de regarder le spectateur ! Quel toupet ! Une œuvre bien éloignée des standards pudiques de nudité de l’époque ;
  • L’Origine du monde, de Gustave Courbet. Réalisée en 1866, elle représente le thème de prédilection de l’artiste : la représentation du corps féminin. Crue, fascinante et dérangeante, la toile fut un véritable scandale ;
  • Les Demoiselles d’Avignon, de Pablo Picasso. Comble de l’indécence, cette toile, peinte en 1907 représente des prostituées entièrement nues. Le style cubique rend toutefois la nudité moins réaliste.

L'origine du Monde - Courbet

 

Conseil 1 : le choix du modèle


Cela peut sembler anecdotique, mais le choix du sujet est essentiel. La première question à se poser est : faut-il choisir un sujet vivant ou travailler à partir d’une image ? Ne laissons pas planer le suspens plus longtemps : je vous recommande fortement de commencer à peindre à partir d’une photo. Pourquoi ? Tout simplement parce que peindre un nu demande beaucoup, beaucoup de temps. D’autant plus s’il s’agit de vos débuts dans ce domaine. Il faudra alors énormément de patience à votre modèle pour poser pendant des heures. 

C’est pourquoi une photo est idéale. Votre sujet ne bougera pas, ne s’impatientera pas et vous n’aurez pas besoin de le payer ! Lorsque vous maîtriserez mieux la peinture du nu, choisissez un modèle qui représente ce que vous souhaitez exprimer. À vous de choisir l’âge du poseur (ou de la poseuse), sa morphologie et son image. Cependant, voici quelques incontournables à respecter :
 

  • choisissez un modèle professionnel qui a l’habitude de poser et ne bougera pas ;
  • les cheveux attachés permettent de mieux saisir les structures osseuses, et la nuque en particulier ;
  • il est préférable que le mannequin ne porte ni lunettes ni accessoires ;
  • optez pour une assise solide et stable afin que la pose puisse être conservée le temps nécessaire.


 

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Conseil 2 : le choix du fond de la toile

 

Je vous conseille de réaliser un fond coloré pour peindre votre nu. Il interagit en permanence avec les teintes de votre sujet. Le fond permet de donner une première masse nuancée à l’ensemble de votre toile. Pour un nu, utilisez un fond coloré dans des teintes chaudes, comme celles de la peau. Vous pouvez par exemple choisir du jaune, de l’ocre et un peu de blanc. Mettez toutes ses couleurs sur votre palette puis capturez de la peinture de chaque teinte à l’aide d’un pinceau large : un spalter est idéal. Pour obtenir des effets, vous pouvez choisir de ne pas mélanger les différentes couleurs choisies. Mettez-les simplement les unes à côté des autres et passez votre spalter pour prélever un peu de chaque. Laissez parler votre inspiration, il n’y a pas de mélange unique et idéal, adaptez-le au sujet que vous allez peindre.

 

Conseil 3 : réaliser une ébauche du modèle

 

Il est très fortement conseillé de réaliser une ébauche au crayon de papier avant de peindre le nu. Vous pouvez, selon votre aisance, dessiner des ébauches sur feuilles avant la toile ou directement sur la toile. Pour cela, il est indispensable de connaître l’anatomie du corps. Cela permet d’obtenir une toile réaliste, crédible et agréable à regarder. Les proportions doivent être conservées et vous devez connaître les principaux os et morphologies. Avant d’ébaucher, détendez-vous et observez attentivement :
 

  • la position du modèle : assise, debout, couchée…
  • la structure osseuse de chaque partie anatomique visible (bassin, clavicule, coude, genou…) ;
  • commencez par dessiner les pieds puis remontez lentement vers le haut du corps ;
  • si votre sujet est debout, dessinez en priorité la jambe porteuse. C’est elle qui a les principales tensions musculaires puisqu’elle est en appui ;
  • conservez l’échelle pour chaque partie du corps esquissée ;
  • une fois terminé, affinez vos traits en marquant les ombres afin de créer du relief. Vous pourrez ensuite les gommer.

     

Conseil 4 : utiliser les bonnes teintes
 

Ici, plus qu’ailleurs, le choix des teintes pour réaliser la carnation de la peau est essentiel. Si vous souhaitez peindre une œuvre réaliste, la teinte doit être similaire à la carnation de la peau. Bien sûr, de nombreuses pigmentations sont possibles : du blanc presque albâtre au noir profond. Un article entier a été dédié au choix des couleurs pour peindre une couleur chair. Sachez que l’utilisation du bleu, du jaune et du rouge est indispensable.

Pour obtenir la coloration souhaitée, ajoutez les pigments par petites touches et arrêtez-vous lorsque vous obtenez le mélange qui vous semble idéal. 

=> Retrouvez mon article sur la couleur chair

 

Conseil 5 : peignez votre nu

 

Une fois le fond réalisé, les teintes choisies et l’ébauche faite, il vous reste à peindre votre sujet nu. Le travail des contrastes est très important. Jouez avec la lumière afin d’harmoniser votre peinture et d’en faire découvrir toutes ses formes. N’hésitez pas à ajouter des couleurs plus sombres pour marquer les ombres et des couleurs plus claires pour marquer les zones baignées par la lumière. Par exemple, le jaune et le blanc seront parfaits pour éclaircir les tonalités et le gris de Payne peut être choisi pour déterminer les ombres et / ou réaliser les contours.

 

Vous voilà prêts à la réalisation de nus en peinture. En suivant les 5 conseils simples que je vous donne très volontiers ici, vous parviendrez à obtenir des toiles très réalistes. N’hésitez pas à laisser vos commentaires et à me dire si vous avez tenté l’expérience.
 

 

À vos pinceaux !

René Milone

René