Comment peindre l’eau ?
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Comment peindre l’eau ?
Une jolie rivière qui serpente paisiblement au milieu d’une clairière ombragée. Des vagues qui s’écrasent dans un fracas assourdissant contre une falaise vertigineuse. Un lac gelé cerclé de sapins recouverts d’une neige épaisse et brillante…
L’eau se présente sous bien des formes ! Et une chose est certaine, je prends toujours un grand plaisir à retranscrire la beauté qu’elle m’inspire sur une toile.
C’est un défi stimulant, avec de nombreuses variables à considérer : les reflets du paysage qui l’entoure bien sûr, mais également le niveau de transparence de l’eau, le mouvement, la fluidité qui la caractérise…
Dans cet article, mon objectif n’est pas de choisir une scène précise et de vous expliquer étape par étape comment peindre l’eau parfaitement. Il s’agit plutôt de partager avec vous des conseils que vous pourrez appliquer à chaque fois que vous souhaitez la représenter en peinture de manière réaliste et belle… et qu’importe le paysage auquel vous faites face !
Avec une meilleure compréhension de son fonctionnement, de ses mouvements et de ses interactions avec son environnement, je peux vous assurer que vous pourrez vous adapter à n’importe quelle situation.
Un lac à l'aquarelle
Observer l'eau et comprendre comment elle fonctionne
La première étape pour reproduire une eau réaliste est de l’observer attentivement, afin d’en comprendre son fonctionnement. Comme toujours, plus vous comprenez un sujet et plus il vous sera facile de le peindre !
Pourquoi pensez-vous que les portraitistes passent autant de temps à étudier l'anatomie humaine ? Après tout, ils pourraient très simplement se contenter de regarder en détail la personne qui se trouve face à eux, d’en peindre une copie plus ou moins fidèle et puis c’est tout !
Mais ils se baseraient alors uniquement sur leurs observations et passeraient à côté de plusieurs détails importants. En étudiant l’anatomie, ils comprennent pourquoi le corps est tel qu’il est, comment il se déplace et interagit avec son environnement…
Et soudain, l’interprétation n’est plus la même.
Si vous souhaitez peindre une étendue d’eau au milieu d’un paysage, il est primordial de faire un travail similaire. Intéressez-vous à l’eau, mais également au ciel, à la terre et aux arbres alentours pour en comprendre leurs fonctionnements et la manière dont ils interagissent. C’est bien simple, tout est connecté ! Ainsi, il vous sera plus facile de peindre ces paysages.
Allez-y. Ouvrez grand vos yeux… et ne ratez pas une miette du spectacle !
Peindre le mouvement de l'eau
L'un des aspects les plus importants lorsqu’il s’agit de peindre l’eau de manière réaliste est de réussir à retranscrire son mouvement.
C'est un travail relativement simple lorsque vous commencez par exemple la peinture d’un lac avec une eau parfaitement immobile, semblable à un fabuleux miroir naturel.
Mais vous vous en doutez, la difficulté se corse sérieusement lorsqu’il s’agit de représenter des vagues à la hauteur formidable, et qui s’élancent à l’assaut du rivage dans un mouvement de va-et-vient infini.
Dans ces conditions, la surface de l'eau se brise et se modifie profondément. Gardez bien en tête que tout est finement connecté : l’eau s’élève à certains endroits, et s’abaisse un peu plus loin…
Une excellente façon de peindre le flot de l’eau quand vous êtes confrontés à ce genre de situation est de porter une attention toute particulière aux contours des vagues.
La raison est simple : on retrouve généralement au sommet des vagues des éléments distinctifs tels que des traces d’écume, tandis que la lumière s’y réfléchit avec des degrés d’intensités variables. Baissez légèrement votre regard et vous trouverez au coeur des vagues des nuances plus sombres et contrastées.
Dans la pratique, lorsque je peins des océans ou des mers agitées, je commence souvent par utiliser la technique des couleurs fractionnées (que j’explique plus en détail dans mon article Comment peindre les dégradés de couleurs) pour créer de beaux mélanges optiques avec des couleurs riches et nuancées.
Je travaille ensuite les parties les plus sombres des vagues en accentuant les contrastes, avant d’ajouter finalement quelques touches de lumière qui se réfléchissent au sommet des contours.
Je vous recommande chaudement d’observer de près cette peinture ci-dessous de Claude Monet intitulée « Belle-Ile », et qui illustre très bien ce travail que je viens de vous décrire.
Claude Monet, Belle-Ile, 1886
Peindre des reflets réalistes
Ahhh les reflets sur l’eau…
Soyons clairs, c’est LE défi qui s’offre à vous lorsque vous vous frottez à la peinture de l’eau.
Parfois, les reflets apparaissent semblables à un miroir presque parfait de la réalité. C’est une vision à couper le souffle et à laquelle vous pouvez assister au bord d’un lac, sans un brin de vent ou de courant…
À d’autres moments, les réflexions ne sont pas aussi claires. Les formes sont troubles et se mélangent les unes aux autres. Les couleurs s’effacent, balayées par la force du vent qui brise la surface de l’eau sans répit…
Voici mes 5 conseils à suivre pour réussir des reflets sur l’eau :
- Tout d’abord, il est important de travailler les zones sombres de vos reflets pour être légèrement plus claires que l’original, et vos zones claires pour être légèrement plus sombres. En procédant ainsi, vous réduisez les contrastes et gagnez en réalisme.
- Il est parfois intéressant de prolonger la couleur de votre sujet principal et de la faire « glisser » directement dans l'eau à l'aide d'un pinceau large. Cela permet de récupérer la majeure partie de la couleur du sujet et d’apporter une sensation de douceur à la surface de l’eau miroitante…
- N’hésitez pas à ajouter si nécessaire quelques traits fins pour indiquer les ondulations provoquées par le vent ou le courant. Cela permet également de bien séparer le reflet du sujet réel.
- Observez en détail votre paysage avant de faire la moindre supposition sur la manière dont la lumière se reflète. N’oubliez pas que l’eau est imprévisible ! C’est pourquoi une bonne observation est essentielle pour peindre des reflets réalistes.
- Enfin, il est important de noter qu’un reflet n'est pas nécessairement une image miroir exacte du sujet. Le reflet que vous voyez est basé sur une perspective différente. Il n’est donc pas forcément une reproduction fidèle de la réalité.
Quelle est la couleur de l'eau ?
Attention, question piège !
Bien évidemment, nous sommes tous tentés de répondre que la couleur de l’eau est bleue. Et dans bien des situations, cela semble être le cas.
Et pourtant…
Il existe tellement de variables qui influencent la façon dont nous voyons l'eau que je peux vous affirmer qu'elle peut être d’à peu près n'importe quelle couleur. Par temps clair, sur une plage tropicale de sable fin, l'eau profonde prend en effet de belles nuances de bleue et de vert. Mais sous la lumière chaude d'un coucher de soleil éblouissant, celle-ci peut se parer de reflets gris et violets très prononcés…
Malheureusement, il n’existe pas de recette toute prête pour obtenir la couleur de l’eau idéale. Dans ce cas précis, la technique la plus efficace est d’observer la scène en détail et de mélanger vos couleurs jusqu’à avoir un résultat satisfaisant.
Lorsque vous essayez de déterminer cette couleur, analysez d’abord la lumière qui éclaire l’eau. S'agit-il d'un orange chaud provenant du coucher du soleil ? Ou plutôt d’un bleu froid et métallique qui traverse quelques nuages épars ?
C’est très simple : les couleurs que vous voyez dans l'eau varient considérablement en fonction de la source de lumière et des conditions météorologiques !
Créez les formes de l’eau en choisissant différentes largeurs de pinceau
Lorsqu’il s’agit de peindre de l'eau, une bonne technique consiste à faire correspondre la largeur du pinceau au type d'eau que l'on souhaite peindre.
Par exemple, vous pouvez utiliser votre pinceau pour créer une impression de fluidité et montrer un ruisseau qui s’écoule paisiblement au milieu d’un bois. Faites alors de longs gestes souples avec un pinceau fin pour indiquer le mouvement de va-et-vient.
Des traits courts et énergiques illustrent plutôt une eau agitée et tumultueuse.
Enfin, des coups de pinceau épais (avec la technique de l’impasto par exemple) se prêtent parfaitement pour représenter une eau vive, rythmée par le fracas des vagues sur des rochers émoussés…
C’est une simple suggestion de ma part et en aucun cas une règle absolue : plus il y a d'activité dans l'eau, plus votre brossage doit être visible !
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Les différences entre eaux profondes et eaux peu profondes
La façon de peindre les eaux peu profondes est souvent très différente de celle des eaux profondes.
En eau peu profonde :
- Vous pouvez généralement voir par transparence le sable, les gravillons et les autres roches qui composent le sol. Et cela influence bien évidemment les couleurs que vous allez utiliser.
- Vous aurez peut-être besoin de travailler les détails pour les roches et l’ensemble des éléments que vous observez par transparence sur le sol.
- Si vous peignez une étendue d'eau peu profonde avec un lit de sable fin, je vous conseille également d’utiliser un jaune « terreux » - par exemple de l'ocre mélangé à du bleu - pour représenter l'eau. En effet, la couleur que vous voyez est composée à la fois par la teinte du sable et par la couleur réfléchie de l’eau.
- L'écoulement de l'eau est généralement irrégulier. Par conséquent, des coups de pinceau courts et précis sont plus appropriés dans cette configuration.
En eau profonde :
- Le débit de l'eau est plus lent et régulier. Vous devez donc adapter votre coup de pinceau en conséquence. Je vous recommande d’utiliser des pinceaux épais et de réaliser de longs gestes fluides, en prenant garde à avoir des bords peu prononcés. Et surtout, ne cherchez pas à reproduire chaque détail !
- Plus l'eau est calme et plus elle va refléter la couleur du ciel.
- En opposition, plus l'eau est profonde et plus elle apparaît sombre.
Et voilà, j’en ai terminé avec la peinture de l’eau ! J’espère que vous avez trouvé ces quelques conseils utiles. Faites-moi savoir ce que vous en pensez en commentaires et si vous avez d’autres astuces à partager.
Bye bye !
René