
S’inspirer de M.C. Escher pour créer des tableaux surprenants
Connaissez-vous M.C. Escher ? Son travail fascine les petits comme les grands. Cet artiste est connu pour ses illusions d’optique et ses constructions impossibles. Avec ses formes géométriques et ses perspectives déconcertantes, il nous pousse à voir le monde autrement. Mieux connaître son style peut enrichir votre propre pratique artistique.
C’est pourquoi dans cet article, je vous présente l’artiste et vous donne quelques idées pour vous en inspirer et créer des tableaux étonnants.
Brève biographie de M.C. Escher
Maurits Cornelis Escher (1898-1972) est né aux Pays-Bas. Il commence des études d’architecture, mais abandonne au bout d’une semaine (pas très motivé et un peu poussé par papa… ?) pour se consacrer aux arts graphiques. En effet, il préfère le travail du bois et le dessin. Issu d'une famille de scientifiques, avec un père ingénieur, c’est peut-être là que se trouve l’origine de sa fascination pour les mathématiques.
Il se spécialisera dans les gravures sur bois et les lithographies (impression à partir d’un dessin réalisé sur une pierre calcaire), réalisant plus de 2000 dessins et 400 gravures au cours de sa carrière.
À partir de 1922, Escher voyage en Italie et autour de la Méditerranée. Il dessine alors beaucoup de paysages et, émerveillé par l’art mauresque et ses mosaïques murales, il y trouve sans doute son inspiration pour ses futures créations basées sur une répétition de motifs géométriques.

Plus tard, il développera un style unique dans lequel il excelle dans les illusions d’optique et les constructions impossibles. Il « fait mentir » la perspective.
Les caractéristiques principales de son œuvre
Illusion d’optique
Entre 1946 et 1956, il s’inspire de la perspective curviligne de Léonard de Vinci pour déformer l’espace et tromper notre perception.
Escher appelle cela la perspective cylindrique. Cela consiste à dessiner une scène comme si elle était projetée sur une surface courbe, ce qui donne une impression de distorsion spatiale. On retrouve ce principe dans son œuvre Balcon, où l’espace semble se plier sous nos yeux.
Escher est devenu célèbre pour ses escaliers impossibles et ses perspectives déroutantes, comme dans son célèbre tableau Relativité. Il joue avec les lignes de fuite et les perspectives pour créer des mondes qui défient la logique.
On imagine assez facilement qu’il a pu être influencé par Piranese et, par exemple, son estampe Prisons.

Planche XIV : L'Arche gothique, 1750 - Piranesi
Formes géométriques
Son travail est également marqué par l' utilisation des motifs géométriques répétitifs, un principe appelé pavage.
Inspiré par les mathématiques, il joue avec la symétrie et les transformations progressives pour créer des compositions fascinantes. Ses œuvres en noir et blanc, souvent réalisées en gravure sur bois, montrent un univers ordonné et structurant, mais en même temps onirique et mouvant. Parmi ses motifs les plus connus, on retrouve des oiseaux et des poissons qui semblent s’imbriquer à l’infini.
Thèmes récurrents
Escher explore plusieurs thématiques centrales :
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Les métamorphoses : entre 1937 et 1945, il développe une série d’œuvres basées sur la transformation progressive des formes. Par exemple, L’air et l’eau I mêle poissons et oiseaux dans un enchevêtrement fascinant.
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L’espace et les espaces impossibles : ses compositions nous plongent dans des mondes paradoxaux où les lois de la physique semblent être abolies.
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L’infini : dans ses dernières années (1956-1970), il explore l’idée du très petit au très grand, comme dans La Galerie d’impressions.
Escher transforme la réalité et joue avec la perception du spectateur. On se laisse déstabiliser. Ses œuvres intriguent et nous poussent à les observer longuement, sans toujours comprendre leur construction.
Visionnez ce petit film d’animation canadien de Thomas Gayle créé à partir de L’air et l’eau I.
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S’inspirer de l’œuvre d’Escher pour créer vos tableaux
Créez votre métamorphose à la manière d’Escher
Voici un exercice pour explorer les transformations progressives :
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Choisissez deux animaux ou objets simples qui peuvent s’imbriquer (exemple : poisson et oiseau).
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Dessinez un pochoir de chaque forme.
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Testez leur imbrication et affinez le dessin pour qu’ils se fondent l’un dans l’autre. Cette étape demande de la patience, mais le résultat en dépend !
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Choisissez une couleur pour chaque motif. Vous pouvez aussi choisir le noir et le blanc, comme Escher.
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Répétez les motifs sur votre toile et créez ainsi un effet de métamorphose.
La transformation peut s’effectuer de gauche à droite ou de bas en haut comme dans l’œuvre d’Escher L’air et l’eau I.
Amusez-vous avec les perspectives
Si vous souhaitez jouer avec la perspective, voici une idée d’exercice :
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Posez les bases : commencez par tracer plusieurs points de fuite sur votre feuille (trois ou quatre au lieu d’un seul comme dans une perspective classique).
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Créez une structure impossible : imaginez un escalier, une porte, un pont ou une tour, puis reliez-les en utilisant vos points de fuite de manière inhabituelle.
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Ajoutez des éléments perturbateurs : dessinez des personnages ou des objets qui défient la gravité comme (un personnage qui marche à l’envers, un arbre qui pousse à l’horizontale).
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Affinez les détails : jouez avec les ombres et la lumière pour renforcer l’effet d’illusion et donner plus de profondeur à votre dessin.
Ce jeu sur les perspectives peut être très amusant, mais cela demande aussi beaucoup de patience.
Pour résumer, M.C. Escher nous invite à un voyage très spécial, dans lequel on va questionner notre perception de l’espace et du réel. Son travail est une formidable source d’inspiration, que ce soit pour explorer les motifs géométriques, les illusions d’optique ou les transformations progressives. Dites-moi en commentaires si j’ai réussi à vous donner envie d’intégrer certaines de ses idées dans vos prochaines peintures. Je l’espère. Amusez-vous bien !
À vos crayons et pinceaux !