Évolution des représentations de la mythologie nordique en peinture

Même si elle semble moins répandue que la mythologie grecque, la mythologie nordique reste cependant connue d’un large public. En effet, les séries, bandes dessinées et films qui lui sont consacrés sont pléthores. Qui n’a jamais entendu parler de Thor, Odin ou des Vikings ? À l’instar des dieux et déesses grecs, les divinités nordiques sont représentées en art, et notamment en peinture. Le sujet de cet article traite de l’évolution des représentations de ces divinités nordiques dans l’art, dans la peinture.

La mythologie nordique

Naissance de la mythologie scandinave

La mythologie nordique est l’ensemble des mythes qui proviennent de l’Europe du Nord. Toutefois, c’est principalement la Scandinavie qui est présente, d’où l’autre nom de mythologie scandinave. Elle provient en quelque sorte de la mythologie germanique, avant le christianisme, lorsque les Hommes étaient polythéistes. Ces mythes ont pour but de narrer l’histoire des divinités, des nains, des elfes et autres créatures fabuleuses.

Récits et divinités de la mythologie scandinave

Au commencement, les mythes sont transmis oralement, au coin du feu, d’une génération à une autre. Au fil du temps, les récits sont plus organisés et la transmission devient écrite, sous forme de poèmes en particulier. Ces derniers sont appelés des Eddas. On y retrouve des récits sur Odin, Thor, Loki, Tyr, le ragnorök, les elfes noirs, les elfes lumineux, les vikings, le cheval à 8 jambes Sleipnir, la vache Audhumla ou encore des loups géants et des dragons. 

La mythologie nordique est représentée sous forme artistique, en dessin ou en peinture.
 

Avant de vous en dire plus sur les représentations de la mythologie nordique en peinture, je vous rappelle qu'en ce moment vous pouvez rejoindre la formation " La Peinture c'est Facile! "  ! Et profiter de plus de 400 heures de cours de peinture.

Si ça vous intéresse, vous pouvez cliquer ici pour profiter de 7 jours d'essai offerts en cliquant ici :

Les grands artistes de la mythologie nordique

Johann Heinrich Füssli

Aussi appelé Henry Fuseli, Johann Heinrich Füssli (1741-1825) est un peintre et écrivain d’art britannique, d’origine suisse. Parmi les plus de 200 œuvres d’art qu’il laisse derrière lui, peu d’entre elles représentent des personnes vivantes et réelles. En effet, il est attiré par les personnages fantastiques et mythiques. Il s’intéresse à tous les contes, tous les grands récits, toutes les mythologies, dont l’épopée germanique des Nibelungen. La mythologie nordique lui a par exemple inspiré :

• Odin reçoit la prophétie sur la mort de Balder en 1776, plume et encre brune ;

• Thor combattant le serpent Midgard ;

• Le cauchemar : cette toile est sans doute la plus connue de l’artiste. Elle est superbe et représente un Kobold, une créature de la mythologie germanique.
   

La bataille de Thor et du serpent de Midgard - Johann Heinrich Füssli

Marten Eskil Winge

Cet artiste suédois né en 1825 et mort en 1896 est particulièrement célèbre pour ses toiles largement consacrées à la mythologie nordique. On lui doit notamment :

• Kraka en 1862 ;
• Loki et Sigyn en 1863 ;
• Thor combattant les géants en 1872…

La bataille de Thor contre les géants - Marten Eskil Winge

Peter Nicolai Arbo

Ce peintre norvégien (1831-1892) a choisi comme sujet de prédilection la mythologie nordique. Ses tableaux Valkyrien (1865) et Åsgårdsreien (1872) sont ses plus connus. Né en 1831 et mort en 1892, Peter Nicolai Arbo débute sa formation artistique à l’école d’art de Copenhague. Il se rend ensuite à Düsseldorf à l’académie des beaux-arts. Durant toute la période où il peint, il apprécie particulièrement les toiles relatant de grands moments historiques ainsi que les sujets de mythologie nordique.

Évolution des représentations de la mythologie nordique

L’essentiel de la mythologie nordique est apporté par des récits divers et variés puisés dans les manuscrits islandais médiévaux, mais rédigés au XIIIe et au XVIe siècle.

De fait, les représentations (comme la peinture, l’aquarelle, les gravures, les dessins) sont réalisées bien après, vers le milieu du XIXe siècle. Ce sont principalement les artistes allemands et nordiques qui s’essaient à cette mythologie.

La Pierre runique de Tjängvide
 

Si elle a été découverte en 1844, on ne connaît pas la date exacte de sa conception. Cependant elle serait datée entre 700 et 1100 de notre ère. La représentation d’Odin est des plus sommaire puisqu’elle se constitue d’une simple silhouette blanche chevauchant un cheval. Alors comment savoir si c’est bien Odin qui y figure me direz-vous ? Quelques indices démontrent que nous sommes bien face à la culture scandinave, car un énorme drakkar viking apparaît. De plus, Odin est souvent associé à Sleipnir, son célèbre cheval à 8 pattes. Or, le cheval présent sur la pierre runique a bien les 8 pattes de la monture d’Odin. On y voit également un mort entrer au Valhalla, ainsi qu’une valkyrie.

Je vous laisse compter les pattes de la monture d'Odin !

Le XIIIe siècle dans la mythologie scandinave

L’Edda est rédigée en vieil islandais, en 1220 par Snorri Sturluson. Si elle est avant tout un manuscrit de poésie, elle n’en reste pas moins un véritable récit de la mythologie nordique.

Odin apparaît en bonne place sur la couverture de l’ouvrage. Il y est représenté en vieillard barbu avec une sorte de couronne sur la tête. Le dessin en couleur semble presque enfantin tant il est approximatif.
 

Le XVIIIe et XIXe siècle dans la mythologie scandinave

Peu de représentations picturales sont faites entre le XIIIe et le XIXe siècle. Je pourrais sans doute simplement citer Odin chevauchant Sleipnir, Sæmundar og Snorra Edda, écrit et illustré par Ólafur Brynjúlfsson en 1760. Ou encore La bataille de Thor et du serpent de Midgard, illustration de Johann Heinrich Füssli en 1788.
 

Mais, à partir du XIXe, les peintures et diverses images sont plus nombreuses. Même si la mythologie scandinave semble moins intéresser les peintres que la mythologie grecque, nombre d’entre eux ont choisi les récits mythiques nordiques comme sujets d’étude.
Vous avez déjà vu quelques peintres un peu plus tôt, mais d’autres artistes ont peint les héros venus du froid. Odin, le dieu principal, est le plus représenté.

Frejya, une déesse majeure dans la mythologie germanique et nordique est souvent présente dans les contes, mais également en peinture. Nils Blommer la représente sur un char tiré par deux chats bleus et elle est entourée d’angelots. Selon les interprétations, ces chats pourraient être Thófnir et Högni. De grande taille, ils seraient sans doute des lynx ou des chats de la forêt norvégienne. Une chose est sûre, c’est qu’à l’instar des loups pour Odin, les chats sont sacrés pour Frejya. Cette toile a été réalisée en 1852.

Elle est également présente sur la peinture de J. Penrose intitulée sobrement Frejya, en 1890. En 1893, Charles Bianchini dessine La Walkyrie. Georg von Rosen peint en 1886 Odin le Vagabond. Comme toujours, il est montré vieux et barbu, tenant une canne. 

Odin chevauchant Sleipnir - Jakob Sigurðsson
 

Le XXe et XXIe siècle dans la mythologie scandinave

En 1901, John Bauer représente Odin sur sa monture dans l’œuvre Odin sur Sleipnir.

Vieux et barbu là encore, il est sur son cheval à 8 pattes et armé de sa lance Gungnir. 

Ensuite, le genre fantasy s’est largement inspiré de la mythologie nordique. Les romans, les séries et les films sur le sujet pullulent. Les vikings, Thor et le ragnorök (la fin du monde) inspirent bon nombre d’artistes. Thor est alors souvent représenté et les peintures les plus contemporaines sont généralement dans un style bande dessinée inspiré de Marvel. Nous sommes ici bien loin des représentations initiales des héros nordiques. 

 

Vous le voyez, la mythologie scandinave a inspiré de nombreux artistes anciens ou contemporains. Principal dieu nordique, Odin a la part belle dans la plupart des représentations retrouvées. Plus proche de nous, le genre fantasy a remis les drakkars, les Vikings et les dieux scandinaves à la mode. L’art a su s’adapter et les peintures sont aujourd’hui beaucoup plus modernes.

À vos pinceaux. 
 

René