Paysages d’hiver : ce que les grands peintres ont à nous apprendre

L’hiver est bien installé et j’espère que vous aussi ! Je veux dire bien au chaud et confortablement installé pour lire ce qui va suivre.

Cette semaine, je vous propose de vous emmener dans l’univers de trois grands maîtres de la peinture afin qu’ils nous guident et nous inspirent. Préparez-vous une bonne boisson chaude, car on va se plonger dans trois paysages d’hiver captivants.

 

 

1. Alfred Sisley : Une rue de village en hiver

 

Alfred Sisley (1839-1899) est un peintre impressionniste d’origine britannique qui est né à Paris et a longtemps vécu en France. Dans les années 60, il expérimenta la peinture sur le motif. Il a surtout peint des paysages, notamment vers Fontainebleau et à Argenteuil. Et il a excellé dans les effets de lumière.

 

 Alfred Sisley, Une rue de village en hiver, 1893
 

Cette scène hivernale est particulièrement intéressante pour la façon dont le peintre a su capturer la lumière. Il s’en dégage une impression de calme et paradoxalement beaucoup de chaleur. Observez les jeux de lumière et la couleur de la neige. Elle est jaune dans le rayon de soleil et sur le toit. Les tons chauds prédominent dans cette toile alors même qu’il s’agit d’un paysage d’hiver.
 

Je voulais vous parler d’un autre élément intéressant dans ce tableau : le traitement des murs et du sol. Sisley a réussi à donner l’illusion du détail malgré un style impressionniste. Il suggère le détail sans entrer dans les détails et ça marche !

 

  • Conseil 1 : N’ayez pas peur de colorer votre neige. Observez attentivement la couleur de la neige dans la lumière et dans l’ombre et vous verrez qu’elle n’est jamais parfaitement blanche. 

 

  • Conseil 2 : À la façon de Sisley, donnez une impression de détails en texturant, en multipliant les coups de pinceau irréguliers et en juxtaposant différents tons.

 

2. Isaac Levitan : L’hiver dans la forêt

 

Isaac Levitan (1860-1900) est un peintre russe connu pour ses paysages. Il est considéré comme un maître du paysage et son réalisme est bluffant.

 

Contrairement au tableau précédent, l’atmosphère est ici glaciale, plongeant le spectateur dans un paysage de désolation. Là encore, vous observerez que la neige n’est pas blanche. 

 

Isaac Levitan, L’hiver dans la forêt, 1885

 

Mais Levitan n’a pas tellement joué avec les couleurs dans cette toile. Il a plutôt travaillé la composition, avec les arbres verticaux mis en perspective, et il a utilisé le pouvoir des contrastes en jouant avec les valeurs.

 

  • Conseil 1 : Expérimentez le contraste de valeurs pour donner vie à votre scène hivernale. Créez des ombres qui ajouteront de la profondeur à votre tableau.
     

  • Conseil 2 : Focalisez l’attention sur un élément spécifique, comme le loup solitaire dans le tableau de Levitan. Ajoutez des détails à votre élément principal pour attirer véritablement l’attention sur cet élément et faire en sorte que l’on s’attarde dessus.

 

3. Paul Gauguin : Village breton sous la neige

 

Paul Gauguin (1848-1903) est un peintre postimpressionniste français. On connaît ses tableaux aux couleurs vives peints en Polynésie, mais sans doute moins ce paysage d’hiver. En 1893, Gauguin quitte temporairement Tahiti pour revenir à Paris, puis séjourne quelques mois en Bretagne avant de repartir aux îles Marquises, là où il mourra.

 

Paul Gaugin, Village breton sous la neige, 1894

 

Je voulais vous montrer, par ce tableau, le parti pris de l’artiste qui a fait un choix audacieux. Ce paysage d’hiver semble totalement dépourvu de vie. L’absence de perspective et l’épaisse couche de neige donnent l’impression qu’elles sont écrasées.

Ce tableau s’inscrit dans le mouvement artistique du synthétisme. C’est-à-dire que l’artiste a choisi de privilégier la forme et l’idée. Les formes sont simplifiées, délimitées par de larges contours noirs et les couleurs sont appliquées en aplat. Ce sont les caractéristiques principales de ce courant artistique. Les peintres se revendiquant de ce mouvement cherchaient à réaliser une synthèse entre leur perception du réel et leur vision, leur émotion. Ils souhaitaient aussi rompre avec l’obsession de la lumière propre aux impressionnistes. 

 

  • Conseil 1 : Osez le parti pris ! Et permettez-vous de prendre des libertés avec les conventions artistiques (ici l’absence de perspective, les contours) pour exprimer ce que vous voulez.

  • Conseil 2 : Jouez avec les proportions et les perspectives pour créer un effet visuel fort.

Avant de conclure ce tuto pour peindre un feu de cheminée, je vous rappelle qu'en ce moment vous pouvez rejoindre la formation " La Peinture c'est Facile ! "  ! Et profiter de plus de 400 heures de cours de peinture.

Si cela vous intéresse, vous pouvez cliquer ici pour profiter de 7 jours d'essai offerts en cliquant ici :

 

En explorant ces chefs-d’œuvre hivernaux, nous avons découvert des leçons précieuses. J’espère que les lumières et la texture de Sisley, le contraste de valeurs de Levitan et l’audace de Gaugin, vous auront inspiré.

Avez-vous déjà une photo d’un paysage d’hiver que vous souhaiteriez représenter en peinture ? Qu’avez-vous envie de dire avec ce tableau ?

Partagez vos idées et vos expériences dans les commentaires ci-dessous.

Quel que soit votre cheminement artistique, souvenez-vous que l’art est une exploration infinie.

 

À vos pinceaux !

 

René