Les paysages de neige dans l’Histoire de l’art

La semaine dernière, nous avons vu la célèbre Pie de Monet et son paysage de neige, voici d’autres peintures d’hiver. Cela va vous permettre d’explorer un peu ce qui a été fait par différents artistes peintres.

Pieter Bruegel

Les Chasseurs dans la neige est sans doute la plus célèbre des peintures hivernales. Ce peintre flamand du XVIe siècle, aussi appelé Bruegel l’Ancien, aimait ajouter plein de petits détails amusants dans ses toiles. Il faut bien les scruter pour mieux les apprécier. Par exemple, trouverez-vous les deux femmes qui font de la luge ?

Ses peintures sont exposées à Vienne, si jamais l’envie vous prend d’aller voir ça de près !
 

Les Chasseurs dans la neige, Pieter Bruegel, 1565, huile sur panneau de bois

Le manteau neigeux recouvre une grande partie de cette toile et pourtant les verts dominent. 

Au premier plan à gauche, on peut voir les traces de pas et de pattes laissées par les chasseurs et leurs chiens. Observez aussi comment la neige déposée sur les branches vient donner du relief aux arbres.

Bruegel a peint plusieurs toiles de neige. Il y a également L’Adoration des mages dans un paysage d’hiver. Beaucoup moins connue que la précédente, elle représente la neige qui tombe. Et ce n’est pas si fréquent.

Alfred Sisley

Peintre du XIXe siècle comme Claude Monet, Alfred Sisley a souvent représenté la neige. D’ailleurs, les impressionnistes aimaient beaucoup peindre cette matière, car elle permet de travailler les nuances et les reflets de lumière.
 

Effets de neige à Argenteuil, Alfred Sisley, 1874, huile sur toile.

Ici, la neige est ocre et bleue. Je vous invite à observer la multitude de touches successives qui forme le manteau neigeux. Ombre, soleil, creux, bosse, vous avez là de quoi étudier pas mal d’aspects intéressants pour vos futures peintures d’hiver.

Gustave Caillebotte

Après avoir parcouru la campagne, passons maintenant à la ville avec Gustave Caillebotte, un impressionniste qui aimait peindre le Paris haussmannien depuis sa fenêtre.

Vue de toits (Effet de neige), Gustave Caillebotte, 1878, huile sur toile

Cette vue de toits enneigés restitue bien le froid et l’atmosphère d’une journée d’hiver. Le ciel est lourd, le gris inonde la toile et la neige épaisse sur les toits est quasiment monochrome. Regardez comme elle apporte de la luminosité au tableau (la brique également). Et à l’arrière-plan, les bâtiments sont vaporeux.

Paul Signac

Encore un peintre impressionniste !? Célèbre pour ses aquarelles représentant la mer scintillante au soleil, Paul Signac a été l’un des précurseurs du pointillisme qui consistait à diviser les couleurs en une multitude de petits points.

 La neige, Bois-Colombes, Paul Signac, 1886, huile sur toile.

Voici un bel exemple du contraste formé par les couleurs de la neige à la lumière et à l’ombre. Vous voyez comme il joue ici avec les couleurs complémentaires ?

Gustave Courbet

Vous connaissez Courbet pour son célèbre tableau L’Origine du monde, n’est-ce pas ? Mais vous ne connaissez peut-être pas ses paysages du Jura et des Alpes françaises. Et pourtant, il en a réalisé beaucoup.

Effet de neige, Gustave Courbet, 1866, huile sur toile

Gris bleus, bruns, blancs teintés, quelques touches de jaune, la neige est très texturée et la pierre sombre contraste avec l’éclat du manteau neigeux.
Regardez la différence de teinte qu’il y a entre la neige au soleil au premier plan et la neige au loin sur le versant à l’ombre de la colline.

Clarence Gagnon

Évidemment, l’histoire de la peinture du côté de l’Europe est incontournable, mais je ne pouvais pas faire un article sur les tableaux de neige sans évoquer Clarence Gagnon. Il fait partie des peintres canadiens qui sont allés se former en France et ont rapporté l’impressionnisme (toujours lui !) de ce côté-ci de l’Atlantique.

Et ce peintre québécois avait un sujet de prédilection : le paysage canadien, notamment rural et en hiver. Ça aurait été dommage de vous en priver, non ? 

J’aime la beauté de ses toiles qui rendent hommage à une vie simple.
 

La Carrriole rouge, Clarence Gagnon, 1924-1925, huile sur toile.

Sa palette relativement restreinte se compose de blanc et divers jaunes, rouges et bleus. Ses couleurs sont vives, particulièrement le rouge de la carriole qui attire instantanément le regard. La neige est peinte dans des tons jaunâtres, presque en aplat.

Le train en hiver est aussi intéressante à regarder pour ses contrastes d’ombres et de lumières

Clarence Gagnon, Le Train en hiver, 1913-1914, huile sur toile.