Peindre à la manière de Berthe Morisot

Connaissez-vous Berthe Morisot ? C’est une grande peintre impressionniste. Bien moins connu que Manet, et pourtant elle fut, elle aussi, à l’origine de ce nouveau mouvement pictural. Dans cet article, je vous en dis plus sur son œuvre et sur les principales caractéristiques de sa peinture. J’espère que son talent et son audace vous inspireront.

Qui était Berthe Morisot ?

Berthe Morisot (1841–1895) est une des rares femmes peintres à avoir atteint la postérité. En effet, l’École des Beaux-Arts était à cette époque interdite aux femmes. Pas facile dans ce contexte de développer ses talents artistiques.

Elle passa beaucoup de temps à copier des œuvres au Louvre. C’est là qu’elle fit la connaissance d’Édouard Manet. Ils resteront très liés, et ensemble, ils vont créer un nouveau mouvement pictural : l’impressionnisme.

Manet est couramment cité comme le père de l’impressionnisme, alors dans ce cas, nous pouvons dire que Berthe Morisot en est la mère.

Elle a pris quelques cours de peinture de paysage auprès de Jean-Baptiste Corot qui lui enseigna au passage l’art de la peinture en plein air. Elle gardera un goût prononcé pour la peinture sur motif, mais c’est bien avec les portraits qu’elle révèlera son grand talent. 

Le Berceau, qui date de 1872, est son tableau le plus connu. Il représente Edma, sa sœur, avec son bébé. Cette œuvre fut exposée au Salon de Paris de 1874. Il s’agissait de la première exposition des impressionnistes.

Berthe Morisot était une femme forte. Elle continuait à signer ses toiles avec son nom de jeune fille alors même qu’elle était mariée. Et pour l’époque, c’était très audacieux. Dans l’un de ses tableaux, on peut voir son mari Eugène Manet, frère d’Édouard, s’occupant de leur fille dans un parc. Vous imaginez bien que représenter un père qui jouait avec son enfant n’était pas, au XIXe siècle, un sujet de peinture très courant. C’était peut-être même la première fois.

Et maintenant, voyons plus en détail son œuvre.

Berthe Morisot, Eugène Manet et sa fille dans le jardin de Bougival, 1881

Comment peindre dans le style de Berthe Morisot 

En recherchant l’impression d’inachevé

Berthe Morisot avait l’art de cultiver une impression d’inachevé. Sur bon nombre de ses toiles, on peut voir un arrière-plan flou et même à certains endroits, la toile n’est pas recouverte. 

On pourrait être tenté de se dire qu’elle n’a pas terminé, mais à part pour certaines toiles réellement inachevées, c’est parfaitement voulu et assumé de sa part.

Par contre, généralement, elle détaille plus son sujet principal. Elle met de l’importance uniquement sur les éléments qu’elles souhaitent mettre en avant. Le reste est flou. C’est flagrant sur son tableau Le Berceau. Et c’est cette opposition entre flou et net, impression d’inachevé et netteté qui va mettre en valeur le sujet de son tableau. 

Ses touches sont fractionnées, libres. Elles font penser à des coups de crayon, comme pour saisir l’instant. Et en faisant cela, elle est au cœur du travail des impressionnistes. Elle cherche à saisir un instant, à prendre au vol une impression.
 

Berthe Morisot, Le Berceau, 1872

En portant son attention sur la lumière

Dans ses œuvres, Le Berceau, par exemple, vous verrez qu’elle aimait jouer avec la transparence et les variations de lumière.

Il y a peu d’ombres dans les toiles de Berthe Morisot et elle n’utilisait pas de noir pur. Par contre, elle joue sans cesse avec les reflets. Cela donne une peinture très lumineuse et une grâce s’en dégage.

Observez son tableau représentant une femme nue couchée dans l’herbe. Portez votre attention sur la peau de cette femme. Elle a des reflets bleu et jaune très prononcés. Ce n’est pas réaliste, disaient les critiques de l’époque ! Et pourtant, c’est bien ce que l’œil peut percevoir quand il regarde une peau au soleil. 
 

Berthe Morisot, La Bergère nue, 1891

En utilisant une palette claire

Sa palette très claire va bien entendu de pair avec le fait qu’elle portait une grande attention à la lumière et non aux ombres.

Regardez à nouveau sa toile représentant son mari et leur fille au parc. Voyez comme le chapeau de la jeune fille reçoit la lumière et comment le blanc inonde le tableau par la multitude de petites touches qu’elle y insère. Le costume du père aussi a beaucoup de touches blanches.

Si elle est une peintre de la lumière, Berthe Morisot est aussi une peintre du blanc. Elle considérait le blanc comme une véritable couleur.
 

J’espère que cette découverte de l’œuvre de Berthe Morisot vous a plu. Est-ce que ses tableaux vous touchent ? Avez-vous envie d’essayer de peindre à sa manière ? Laissez-moi un commentaire, car je suis curieux de le savoir.

À la semaine prochaine !