Paysage de nuit : comment peindre des reflets réalistes sur l’eau

Et si l’on profitait de l’ambiance d’Halloween pour ajouter un brin de mystère à nos créations ? Dans cet article, je vous propose de peindre un paysage nocturne, plongé dans une atmosphère mystérieuse, avec de beaux reflets sur l’eau. Ça vous tente ? Quand il s’agit de capturer l’ambiance de la nuit, les reflets sur l’eau deviennent encore plus intrigant ! Nous allons jouer avec les contrastes et les effets d’ombres et de lumières pour obtenir un rendu réaliste. Voici un guide complet pour réussir vos reflets nocturnes !

On ne peint pas les reflets la nuit comme le jour

En plein jour, la règle est simple : les éléments lumineux apparaissent plus foncés dans leur reflet, tandis que les éléments sombres se voient éclaircis. Mais dès qu’on passe en nocturne, ce principe devient plus subtil. La lumière nocturne, qu’elle vienne de la lune ou d’éclairages diffus, produit des reflets moins nets et souvent teintés de bleu ou de gris. Le sujet lumineux qui se reflète dans l’eau sera plus foncé dans la nuit. Au contraire, il y a moins de différence entre le sujet sombre et son reflet dans l’eau. Si l’arbre est noir dans la nuit, alors son reflet dans l’eau sera noir aussi. C’est ce qui va donner toute l’atmosphère mystérieuse de votre peinture.

1. Le matériel nécessaire

Pour réaliser mon tableau, j’ai utilisé une toile cartonnée de 9x12 pouces (environ 23x30 cm) et de la peinture acrylique pour avancer plus rapidement. Mais vous pouvez bien entendu peindre avec de la peinture à l’huile, surtout si vous préférez prendre le temps de détailler chaque partie de votre paysage.
 

Voici la palette et les outils que j’utilise pour cette création nocturne :

• Couleurs : blanc de titane, jaune cadmium moyen, ocre jaune, cramoisi d’alizarine, bleu de Prusse, et terre d’ombre brûlée.

• Pinceaux : des soies de porc (n° 10, n° 4, n° 2 langue de chat et un rond en n° 1) pour travailler en acrylique, avec quelques pinceaux fins pour les détails.

• Couteau et un peu d’eau.

Assurez-vous d’avoir un chiffon et un pulvérisateur pour garder votre palette humide, surtout s’il fait chaud.

2. La composition

Pour commencer, je place un dessin sommaire de mon paysage nocturne, en utilisant simplement de la terre d’ombre brûlée pour ébaucher les formes. 

Pour une belle composition, j’ai décidé de placer la lune légèrement décentrée, en respectant la règle des tiers, ce qui permet de la mettre en valeur. Une fois la lune positionnée, je trace son reflet dans l’eau, de manière à ce qu’il soit aligné verticalement pour un effet de miroir réaliste. 

Pour le reste, je travaille les valeurs progressivement, en assombrissant les zones de végétation pour accentuer le contraste avec le ciel, qui sera plus clair. 

Atténuation de la couleur dominante

3. Les bases : ciel et eau

Ensuite, je pose une base sombre, ce qui facilite le placement des valeurs et aide à créer les contrastes de la scène nocturne. Mais j’aurais aussi pu partir sur un fond complètement noir.

Je commence par définir le ciel, légèrement plus pâle que les ombres de la végétation, puis je passe à l’eau.

Astuce : assurez-vous que le reflet dans l’eau soit toujours un peu plus foncé que la couleur du ciel pour obtenir un effet miroir naturel. Pour cela, n’hésitez pas à venir pâlir un peu plus votre ciel si nécessaire.

Pas besoin de mettre toutes ces couleurs dans vos peinture !

4. Le paysage et la végétation en ombres

Les éléments sombres comme la végétation jouent un rôle crucial dans une scène nocturne. 

Je mélange le bleu de Prusse avec de la terre d’ombre brûlée pour obtenir des teintes profondes. Commencez par les arbres à l’arrière-plan, peints de façon floue pour suggérer une légère brume. Pas besoin de détails : le secret est de maintenir une ambiance mystérieuse. 

Quand mon ciel est bien sec, je viens augmenter l’effet de contre-jour afin qu’il soit très fort entre la cime des arbres et le ciel. 

Ensuite, je peins les reflets des arbres dans l’eau. Le haut et le bas (le reflet dans l’eau) doivent être bien symétriques.

5. La lune et ses reflets lumineux

La lune est souvent le cœur d’un paysage nocturne. Je mélange du blanc et de l’ocre jaune pour un effet doux, légèrement orangé, rappelant les nuits claires d’automne. Pour un rendu lumineux et réaliste, j’entoure la lune d’un léger halo flou. Vous pouvez même ajouter quelques nuages discrets pour donner du relief au ciel !

Pour les reflets de la lune dans l’eau, j’assombris légèrement les couleurs pour éviter que l’eau ne paraisse plus brillante que le ciel. Veillez à bien aligner les reflets de la lune verticalement avec celle-ci pour renforcer l’effet miroir.

6. Les mouvements dans l’eau

Pour ajouter une touche de réalisme, quelques détails dans l’eau feront toute la différence ! Avec un pinceau fin, j’introduis des ondulations subtiles. En déformant légèrement les reflets, je donne une impression de mouvement à la surface de l’eau. Ce détail, simple mais efficace, ajoutera une touche réaliste au rendu final.

7. Le premier plan plus en détails

Un premier plan sombre, comme un arbre ou une branche, peut renforcer l’immersion dans le paysage. Pour cela, j’utilise un pinceau fin pour dessiner quelques branches détaillées, cela attirera le regard vers le centre de ma composition et apportera un contraste avec la lumière plus douce de la lune.

Les reflets nocturnes demandent une attention particulière aux valeurs et aux contrastes. En ajustant soigneusement les tons sombres et les reflets lumineux, vous pouvez donner vie à vos paysages nocturnes. Avec un peu de pratique, ces techniques enrichiront votre palette d’effets pour des créations mystérieuses. J’espère que cet article vous aura donné envie d’essayer de peindre votre propre paysage de nuit. Et si vous avez déjà tenté, laissez un commentaire pour partager votre expérience !

À le semaine prochaine,