Représenter les modèles vivants en peinture : 5 erreurs à éviter !

Il existe plusieurs façons de trouver l’inspiration en peinture : se baser sur une photographie, faire fonctionner son imagination, réaliser de la peinture abstraite ou encore peindre des modèles vivants. Dans ce dernier cas, votre sujet peut bouger, changer, évoluer… Si les nus sont des incontournables dans les écoles d’art, vous pouvez vous aussi vous essayer à cet art un peu particulier.

Pour peindre dans les meilleures conditions, il existe quelques erreurs à éviter. Je vous en parle tout de suite.
 

 

Qu’est-ce qu’un modèle vivant ?

 

Par nature, il s’oppose au modèle inanimé. Ce dernier est généralement une image, une photo, un dessin… Le modèle vivant est quant à lui un sujet animé, un homme ou une femme. S’il existe de nombreuses manières de peindre un sujet vivant, les nus sont très courants. Ils font partie de l’apprentissage de base dans les écoles d’art et représentent une inspiration sans limites. Bien sûr, ils sont parfaits pour cerner l’anatomie, grâce à des poses que vous pouvez choisir. Peindre parfaitement les muscles, les tendons, les os saillants, les cheveux ou encore les rides permet de donner tout son réalisme à l’œuvre finale. Pour cela, des connaissances anatomiques sont indispensables. 

Dans l’histoire de l’art, les modèles ont été différents au fil des siècles. Tantôt des vieillards barbus pour les arts religieux, tantôt des femmes aux formes généreuses à la Renaissance, puis des femmes plus sveltes : les modèles féminins sont largement représentés.

Aussi appelées les muses, certaines sont presque aussi célèbres que les artistes qui les ont immortalisées. Citons par exemple :

  • Emilie Flöge pour Gustav Klimt ;
  • Louise Weber dite « La Goulue » pour Henri de Toulouse Lautrec ;
  • Wally Neuzil pour Egon Schiele ;
  • Fernande Olivier, la danseuse Olga Chochlowa ou la photographe Dora Maar pour Pablo Picasso ; 
  • Marie-Hortense Fiquet pour Paul Cézanne ;
  • Jeanne Hébuterne pour Amedeo Modigliani…


Jeanne Hébuterne - Amedeo Modigliani

 

Erreur n° 1 : mal choisir votre modèle

 

Vous pourriez être tenté de demander à un proche de vous servir de modèle (surtout si votre tableau n’est pas un nu). Ainsi, vous n’aurez aucuns frais et aucune démarche à faire. Pourtant, ce n’est peut-être pas une bonne idée. Être modèle ne s’improvise pas : cela demande un peu de professionnalisme et beaucoup de patience. Toutefois, pas de souci si vous vous essayez à peindre une main, un pied ou un petit détail pour vous entraîner à maîtriser les notions d’anatomie.

Si vous décidez par exemple de peindre un nu, il est indispensable de bien choisir votre modèle. Idéalement, optez pour un(e) professionnel(le) qui a l’habitude de poser. En effet, tenir une position pendant des heures en étant nu n’est pas à la portée de tout le monde. 

Il faut en premier lieu se sentir assez à l’aise dans son corps pour se déshabiller devant un parfait inconnu et être en confiance. De plus, rester des heures sans bouger n’est pas évident. Si le sujet ne l’a jamais fait, il risque de rapidement se fatiguer, bouger, prendre une autre position. De fait, votre peinture de départ peut être à revoir entièrement.

Sachez qu’il existe de petites annonces pour dénicher un modèle répondant à vos attentes. Certains particuliers proposent ce service, en complément de salaire. Ils demandent généralement entre 15 et 30 euros de l’heure.


> Si vous l'avez manqué, voici mes 5 conseils pour peindre des nus <


Erreur n° 2 : ne pas préparer votre matériel

 

Préparer votre matériel est essentiel, toujours pour la même raison : la pose peut être longue pour votre modèle. Prévoir le matériel nécessaire en amont est donc indispensable. Selon vos préférences, choisissez avec soin les couleurs nécessaires pour la peau du sujet (un article a été écrit à ce sujet). Le reste du matériel est le même que vos peintures habituelles avec en plus, un socle ou une assise pour votre modèle. 

  • un chevalet ;
  • une toile vierge : choisissez une taille intermédiaire pour vos débuts ;
  • les différentes teintes de peinture ;
  • un diluant ;
  • des pinceaux : pensez aux pinceaux très fins pour peindre les détails tels que les rides, les cheveux, les poils…
  • un chiffon ;
  • une palette pour mélanger vos couleurs… 

Cette préparation vous permettra de ne pas être dans l’obligation de courir partout pour chercher ce qu’il vous faut, et de ne pas faire patienter votre modèle plus que nécessaire.

« La Goulue » - Henri de Toulouse Lautrec
 

Erreur n° 3 :  ne pas réaliser d’esquisse

 

Je vous conseille vivement de réaliser une esquisse. Ainsi, même si votre sujet bouge un peu durant la séance (et il est fort probable que cela arrive), l’esquisse vous permettra de garder le cap, la ligne conductrice du travail que vous souhaitiez réaliser au début. Choisissez par exemple un crayon de papier fin et dessinez le sujet dans son entièreté. Ajoutez ensuite les détails anatomiques, les contractions des muscles, les tensions sur la peau, les ombres et les lumières. Commencez alors votre peinture.



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Erreur n° 4 : n’avoir aucune notion d’anatomie

 

Si vos mentions d’anatomie peuvent être limitées pour les scènes de vie courante, elles doivent être plus conséquentes pour les nus. Si votre sujet est habillé, seuls les mains ou le visage peuvent apparaître. Pour un nu, vous n’aurez rien pour cacher le corps. Chaque détail, chaque muscle, chaque structure osseuse aura son importance. 

Pensez par exemple à La Grande Odalisque. Ce tableau est un véritable chef-d’œuvre malgré des proportions anatomiques qui ne paraissent pas vraiment être respectées. Le modèle semble en effet avoir bien plus de vertèbres que le commun des mortels ! Et pourtant, ce tableau est connu à travers le monde. 

De même pour Dora Maar aux ongles verts (1936) de Pablo Picasso. Sa muse et maîtresse est affublée d’une tête énorme par rapport à son corps. Ces proportions sont dignes de la Reine Rouge dans le film Alice aux Pays des Merveilles de Tim Burton ! Même si nous adorons la détester, il faut bien dire que sa tête semble enflée comme un ballon. 

Force est de constater que personne ne tient rigueur aux peintres de ne pas avoir respecter les règles de bases de l’anatomie. Nous pouvons tout pardonner aux grands artistes.

Bon, pas sûr que l’on vous laisse la même flexibilité. Si votre sujet est disproportionné, le spectateur pensera sans doute plus que c’est une erreur de votre part plutôt qu’à une fantaisie artistique. 

C’est pourquoi les notions anatomiques sont nécessaires pour garder votre tableau réaliste.



​​​​​​​La Grande Odalisque - ​​​​​​​Jean-Auguste-Dominique Ingres

 

Erreur n° 5 : ne pas avoir de patience

 

Si la patience doit être une qualité chez votre modèle, il devra en être de même pour vous. À moins de disposer d’un modèle muni de super pouvoirs, il lui faudra des temps de repos, où il pourra s’étendre et se détendre. Dans le cas contraire, ce sont les crampes assurées. Au retour de ces périodes off, le sujet devra reprendre exactement la même pose. Pour cela, vous devrez le guider : vous serez alors ravi d’avoir réalisé une esquisse préalable ! Durant le temps de récupération, vous devrez vous aussi patienter, laisser le temps à votre modèle de se détendre. 

 

Peindre un modèle vivant est un exercice aussi difficile qu’enrichissant. Il serait dommage de ne pas essayer au moins une fois. En évitant les 5 erreurs dont je vous parle ici, je suis certain que vous devriez y arriver vous aussi. Et pourquoi pas peindre un nu ?

À vos pinceaux !

René Milone

René