Le choix des couleurs en peinture : comment s’approcher au plus près de la réalité tout en obtenant un tableau harmonieux ?
La plupart des débutants en peinture cherchent d’abord à reproduire les couleurs de leur sujet le plus fidèlement possible. C’est une très bonne démarche pour apprendre à observer, mais en pratique, ce n’est pas si simple. Car plus on cherche à coller à la réalité, plus il devient difficile de garder un tableau harmonieux. On se retrouve vite avec ce que j’appelle l’effet pizza.
Trouver cet équilibre entre justesse et beauté, entre observation et interprétation, c’est tout l’art du peintre et c’est justement ce que je vous propose d’explorer dans cet article.
Choisir les couleurs qui ressemblent à la réalité
La méthode la plus instinctive en peinture c’est d’observer, de comparer, et de tenter d’obtenir « la même couleur ».
Mais attention : les « vraies couleurs » du modèle ne sont pas toujours celles que vous voyez sur une photo. Une image numérique modifie la lumière, les contrastes et les saturations. Si vous peignez à partir d’un écran, vos couleurs paraîtront forcément différentes, car la lumière de l’écran n’a rien à voir avec celle d’une peinture pigmentée.
Pour s’approcher au plus près de la couleur réelle, la meilleure méthode est très simple : préparez votre mélange sur la palette, prenez-en un peu sur le bout de votre couteau et comparez-le directement devant votre modèle. En vrai, pas sur un écran. Tant que la couleur ne se fond pas visuellement dans ce que vous observez, ce n’est pas encore la bonne.
C’est un exercice passionnant qui va développer votre œil. Vous apprendrez vite à voir les nuances qui composent chaque teinte : un vert n’est jamais seulement vert, un gris n’est jamais neutre, et même un blanc peut être chaud ou froid selon la lumière.
Éviter l’effet pizza sur votre toile
La question se pose souvent : faut-il chercher à reproduire chaque couleur avec une précision absolue ? Hé bien non ! Si vous essayez de tout copier, vous risquez de transformer votre peinture en « pizza ». Vous obtiendrez trop de couleurs différentes, comme une pizza très bien garnie (tomate, pepperoni, champignons, fromage, jambon, etc.). Dans l’idée, ça pourrait être sympa, mais ça risque d’être difficile à digérer. Disons que ça donnera un effet désordonné à votre toile.
Même si votre photo de référence vous plaît avec toutes ses teintes, cela ne veut pas dire que cela fera un beau tableau. Trop de couleurs différentes, sans lien entre elles, vont casser l’harmonie générale.
L’harmonie colorée, c’est ce qui permet à l’œil de circuler naturellement sur la toile. C’est ce qui rendra votre tableau beau et agréable à regarder.
Faites donc la distinction entre trouver les bonnes couleurs et tout reproduire tel quel. Ce n’est pas toujours à votre avantage de tout reporter fidèlement sur la toile.
L’harmonie colorée avant tout
Un tableau réussi, c’est avant tout une harmonie colorée, même si cela veut dire sacrifier la fidélité absolue au modèle.
Prenons un exemple concret : les paysages d’automne (surtout ici au Québec). C’est magnifique bien sûr avec tous ces verts, jaunes, rouges, oranges, bruns. Et parfois, vous avez en plus le ciel bleu, l’eau aussi. Dans la réalité, c’est un paysage réjouissant, mais sur une toile, c’est différent.
Je me souviens de plusieurs tableaux d’automne que je n’aime pas du tout aujourd’hui. À l’époque, j’étais impressionné par un érable rouge flamboyant et j’ai voulu le reproduire tel quel. Mais autour de lui, il y avait d’autres arbres avec plein de couleurs différentes. Résultat : ma toile manquait d’équilibre.
Et chaque fois que je me suis retrouvé dans cette situation, j’ai compris qu’il fallait tricher un peu avec la réalité en modifiant certaines couleurs pour rétablir une cohérence visuelle.
Cela ne veut pas dire qu’il faut tout changer, bien sûr, il suffit parfois d’adoucir une teinte, d’en neutraliser une autre, pour que l’ensemble fonctionne.
Sans oublier la lumière et les valeurs
La couleur n’est pas tout. Les valeurs (les rapports entre les zones claires et foncées) jouent un rôle essentiel pour donner de la vie à une peinture.
Si vous peignez en extérieur par exemple, une couleur que vous voyez au soleil sera forcément plus vive que la même couleur à l’ombre. L’important, c’est de respecter les écarts de valeur. Si vous foncez un ton pour l’adapter à l’ombre, gardez le même écart de luminosité entre les zones ensoleillées et les zones sombres.
Ainsi, même si votre tableau est observé à l’ombre, on aura toujours l’impression que le gazon est au soleil et que l’ombre de l’arbre est bien plus foncée. C’est ce contraste qui va donner vie à votre tableau.
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Créer c’est faire des choix
Trouver les bonnes couleurs, c’est important. Mais ce qui compte vraiment, c’est ce que vous décidez d’en faire. En peinture, on a le droit (et même le devoir) d’interpréter.
Ne cherchez pas toujours la couleur « exacte » du gazon ou du ciel. Cherchez plutôt ce qui attire votre regard, ce qui vous semble le plus vivant. Peut-être qu’un vert légèrement modifié rendra votre scène plus lumineuse, ou qu’un bleu adouci mettra mieux en valeur la chaleur d’un coucher de soleil.
L’important, c’est de trouver votre équilibre entre fidélité et créativité. Peindre, ce n’est pas copier : c’est exprimer ce que vous ressentez.
Alors, vous pouvez très bien vous approcher au mieux de la couleur de ce sublime érable, si c’est ce que vous voulez peindre. Mais sans doute que vous devrez interpréter à votre manière ce qui l’entoure pour que la végétation environnante soit harmonieuse et crée un beau tableau.
Le choix des couleurs en peinture
Pour résumer, la meilleure méthode pour choisir les bonnes couleurs, c’est de combiner ces trois approches :
-
Peindre à partir d’une harmonie de couleurs prédéfinie, pour poser une base cohérente.
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Utiliser une palette restreinte, afin d’éviter l’effet « pizza ».
Apprendre à reproduire les vraies couleurs du modèle pour aiguiser son œil, tout en respectant les valeurs et la lumière et en faisant quelques compromis avec le réel.
Vous l’aurez compris, ne vous attachez pas trop à reproduire les vraies couleurs de votre modèle. Après tout, on fait de la peinture, pas de la photographie. Amusez-vous, expérimentez, testez vos mélanges, observez les écarts de lumière. C’est en pratiquant que vous développerez votre sens des couleurs et votre propre style.
Maintenant je serais curieux de savoir si vous aussi, vous avez créé quelques tableaux-pizzas ». Racontez-moi vos expériences en commentaire et pas de honte, on a tous commencé en faisant des erreurs (et j’en fais encore !).
À vos pinceaux et à la semaine prochaine !




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