J’aime bien faire un petit point matériel de temps en temps, car c’est important d’être bien équipé pour bien peindre et pour avoir plaisir à peindre !

Aujourd’hui, parlons d’un mystère qui rend fous beaucoup de débutants : pourquoi la même couleur semble-t-elle différente selon la marque de peinture ? Un bleu céruléum peut paraître lumineux et légèrement turquoise chez une marque et plus gris et éteint chez une autre. Alors que sur le tube, c’est censé être de la même couleur ! Tout cela s’explique très bien et une fois que vous aurez compris les différences, vous saurez mieux choisir vos tubes.

1. La composition du pigment

Chaque fabricant utilise ses propres pigments. Certains sont naturels, d’autres synthétiques, certains purs, d’autres mélangés.

Deux bleus céruléum, par exemple, peuvent porter le même nom, mais ne pas contenir les mêmes pigments. 

À retenir : un pigment plus pur donnera une couleur vive et lumineuse alors qu’un mélange de pigments créera une teinte plus terne ou plus opaque.

2. Le liant

Le liant, c’est ce qui relie le pigment au support.
 

Selon qu’il s’agisse d’huile, de gomme arabique (pour l’aquarelle) ou d’un liant acrylique, la couleur finale changera légèrement. Certains liants sont plus brillants, d’autres plus mats. Et certains amplifient la transparence tandis que d’autres accentuent la couvrance.

Astuce pour mémoriser : on peut voir le liant comme la « base de sauce » qui influence la saveur finale.

3. Le broyage du pigment

C’est le degré de finesse avec lequel le pigment est broyé dans le liant. Plus le broyage est fin, plus la peinture sera homogène et lumineuse. Un broyage plus grossier, au contraire, donnera un aspect plus granuleux et une couleur un peu plus sourde.

Imaginez votre sauce : si elle est bien lisse, elle reflète la lumière alors que si elle est pleine de grumeaux… c’est la catastrophe !

4. Les additifs et charges

Certains fabricants ajoutent des éléments ou des charges (craie, talc, etc.) pour réduire le coût ou modifier la texture. Résultat : la peinture peut devenir moins intense, plus opaque ou moins lumineuse.
 

Bon à savoir : c’est souvent la grande différence entre une gamme d’étude et une gamme professionnelle.

5. Le niveau de concentration du pigment

Dans une gamme professionnelle, la peinture contient beaucoup plus de pigment et moins de liant. Elle est donc plus saturée et plus couvrante.
 

Dans une gamme d’étude, il y a davantage de liant et moins de pigment, ce qui donne des couleurs plus claires, moins intenses.

6. La transparence et l’opacité

Chaque pigment a une transparence naturelle différente.
Mais selon la manière dont le fabricant le dose et le broie, la même teinte pourra sembler plus transparente chez une marque, plus opaque chez une autre.
 

Cela se voit particulièrement à l’aquarelle et à l’huile.

À faire : pas de secret, il vous faudra tester différentes gammes pour savoir lesquelles vous conviendront le mieux.

7. La finition

Certaines marques ajoutent des vernis ou agents de brillance et cela change la perception visuelle de la couleur.
 

Bon à savoir : un bleu brillant semblera plus saturé qu’un bleu mat, même si le pigment est identique.

Et pour débuter, quelle gamme choisir ?

Si vous débutez, inutile de vous ruiner dans les gammes les plus prestigieuses. Mais vous aurez compris qu’acheter des peintures bas de gamme n’est pas non plus la solution, car vous aurez du mal à bien peindre, à faire de beaux mélanges.

Commencez avec des gammes intermédiaires ou d’étude de très bonne qualité comme Van Gogh, Georgian, Winsor & Newton. À choisir en fonction de la technique que vous pratiquez. Elles sont fiables, restent abordables et vous permettront de bien comprendre le comportement des couleurs.
 

Quand vous serez plus à l’aise, testez une ou deux couleurs professionnelles dans vos teintes préférées : vous sentirez immédiatement la différence en texture et en éclat.

Comment éviter les mauvaises surprises

• Ne vous fiez pas seulement au nom de la couleur : regardez toujours la référence pigmentaire sur le tube (souvent un code du type PB35, PR108, etc.).

• Notez vos essais : si une couleur vous plaît particulièrement, gardez la référence et la marque.

• Évitez de mélanger trop de marques différentes sur une même toile au début : cela rend plus difficile la compréhension du rendu.

Deux couleurs portant le même nom ne sont pas forcément identiques et ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est de comprendre ce que vous utilisez et de vous constituer peu à peu une palette qui vous correspond. En connaissant mieux vos peintures, vous gagnerez en confort, en confiance et en plaisir à peindre. Et ça, c’est tout ce qui compte !

Et vous, avez-vous déjà eu des mauvaises surprises avec vos peintures ? Quelles marques de peinture utilisez-vous ? N’hésitez pas à partager vos expériences en commentaire, cela aidera d’autres peintres débutants à mieux choisir leurs couleurs.