Art abstrait facile : technique du pouring et de la ficelle

Que diriez-vous de peindre sans pinceau ? Plus précisément de réaliser du pouring ou la technique de la ficelle ? La peinture est généralement associée à l'impressionnisme, au cubisme ou au fauvisme. Cependant, il existe une peinture plus contemporaine, plus abstraite. J’ai déjà un peu abordé la peinture abstraite dans certains articles. Ici, c’est elle qui sera au centre de l’attention avec les techniques du pouring et de la ficelle.

Le pouring consiste en une superposition de couleurs, sur différents supports et sans utilisation du pinceau. Il peut être associé à la technique de la ficelle. Une autre façon de peindre : je vous dis tout pour que vous puissiez essayer sans attendre.
 

 

Le pouring

 

Qu’est ce que le pouring ?

Pouvant se traduire par “peinture fluide” ou “verser”, le pouring se réalise généralement avec de la peinture acrylique et toujours sans pinceau. De nombreux supports peuvent être utilisés, la toile en fait bien sûr partie.

Contrairement à la peinture plus classique, le résultat est aléatoire : vous ne savez jamais vraiment ce que vous allez obtenir. C’est également cette incertitude qui en fait tout son intérêt. Comme un potier qui ouvre son four pour découvrir le résultat de son travail, vous découvrirez le vôtre avec impatience.

Il existe de nombreuses techniques de pouring, presque infinies ! De même, pour une technique identique, les additifs et les produits utilisés peuvent être différents, selon celui qui le réalise. Il n’est pas question ici de citer toutes les techniques et tous les produits existants, cela serait bien trop long. Je vous donne simplement quelques exemples que vous pourrez reproduire. À l’instar de la peinture au pinceau, à vous de peaufiner votre propre technique et d’utiliser les produits avec lesquels vous êtes le plus à l’aise.

Vous trouverez dans le commerce des acryliques pouring, mais vous pouvez aussi les réaliser avec des acryliques que vous avez déjà, en leur ajoutant un médium de lissage. Ce médium permet de diluer la peinture sans altérer sa structure. 

Pour réaliser un bon pouring, il est indispensable que la peinture soit bien fluide (souvenez-vous que pouring signifie peinture fluide).
Autre explication avant de se lancer dans le vif du sujet, cette peinture est très salissante, car elle va s’écouler sur votre table. Prenez bien garde de la protéger parfaitement (avec une bâche, des cartons, de la toile cirée), de porter un tablier et des gants.

Pour chaque exemple, vous devrez réaliser un mélange dans des gobelets séparés. Une couleur par gobelet. Versez une même quantité de colle vinylique que d’acrylique (certains préfèrent 1 quantité de colle pour 2 d’acrylique). Ajoutez ensuite de l’eau, petit à petit, afin que la consistance du mélange ressemble à du miel liquide. S’il est trop épais, votre toile va craqueler, s’il est trop liquide, toutes les couleurs vont se mélanger pour n’en faire plus qu’une. Il est impossible de donner des quantités exactes, l’eau à ajouter est fonction de la consistance de votre mélange colle/acrylique.

Hormis pour le noir et le blanc, vous pouvez ajouter 2 ou 3 gouttes d’huile de silicone si vous désirez obtenir des cellules.
 


 

 

Exemple 1, le floating cup

Préparez tous vos gobelets. Dans un dernier gobelet, versez un peu de chaque couleur préalablement préparée, en alternant les couches. Pour cela, penchez votre gobelet vide et faites glisser les couleurs le long du bord. Désolé pour la comparaison, mais elle me paraît la plus explicite : comme lorsque l’on verse une bière dans un verre pour ne pas avoir trop de mousse ! 

Posez votre toile sur le gobelet contenant les mélanges de couleur, puis retournez le tout immédiatement. Versez du mélange blanc autour du gobelet et jusqu’aux bords, cela permettra aux couleurs de parfaitement glisser. Percez le gobelet en faisant 2 petits trous pour permettre à la peinture de sortir.

Promener le gobelet sur la toile puis le retirer. En gardant la toile à l’horizontale, tournez-la délicatement dans tous les sens afin de répartir la peinture, comme vous le souhaitez. Passez ensuite le chalumeau à bonne distance de la toile pour voir apparaître des cellules. 

Vous pouvez conserver votre travail ainsi, ou lui donner un autre aspect. Positionnez le bord d’une feuille de papier le long du bord de la toile et la faire remonter en la glissant vers le centre. Passez à nouveau le chalumeau.

 

Exemple 2, le dirty pouring

Recouvrez votre toile d’acrylique blanc, ne pas laissez sécher. Verser ensuite délicatement le contenu d’un gobelet rempli de couleurs en alternance. Faites de petits ronds avec le gobelet en versant. Vous obtiendrez ainsi un résultat qui ressemble un peu à une galaxie. Passez le chalumeau.

 

 

Exemple 3, le swipe

Déposez de petites taches de différentes couleurs partout sur votre toile (ou de longues lignes horizontales). Versez du blanc titane tout le long du bord en bas de la toile. Appliquez dans ce blanc le bord d’une feuille plastique puis la remonter délicatement jusqu’au bord opposé. Passez enfin le chalumeau.

Pour le double swipe, appliquez le mélange de blanc sur les bords opposés puis ramenez la feuille plastique vers le centre de la toile.
 

Foire aux questions

  • Pourquoi utiliser de la colle vinylique ? Car elle est bien moins chère que le médium pouring. 

  • L’huile de silicone est-elle nécessaire ? Oui, si vous souhaitez obtenir des cellules. Elle n'est pas utile dans le cas contraire.

  • Quelles couleurs choisir ? Tout est question de goût bien sûr, mais sachez qu’il est souhaitable d’avoir au moins une couleur opaque (par exemple le blanc titane).

  • Comment obtenir de belles cellules ? En ajoutant de l’huile de silicone et en mettant de la chaleur (chalumeau ou sèche-cheveux). Attention de ne pas les mettre trop près, vous risqueriez de brûler la peinture ou de la déplacer. Plus vos gouttes d’huile de silicone seront mélangées dans le gobelet, plus les cellules seront petites. Moins vous mélangez l’huile, plus grosses seront vos cellules.

  • Combien de temps faut-il pour que ma toile sèche ? Tout dépend de l’épaisseur de peinture, mais il faut compter environ 24 heures.

  • Peut-on faire les mélanges à l’avance ? Oui, dans des pots hermétiques, vous pouvez conserver le mélange colle vinylique/acrylique plusieurs semaines. Par contre, si vous utilisez de l’huile de silicone, ne versez les quelques gouttes qu’au moment de réaliser votre pouring.

  • Comment ne pas salir l’arrière de ma toile ? En la surélevant grâce à des punaises à têtes plastiques et en appliquant du scotch de masquage de bonne qualité.

  • Comment ne pas avoir de bulles d’air dans ma peinture ? En mélangeant parfaitement la colle et l’acrylique grâce à un bâtonnet dans votre gobelet. Le chalumeau permet aussi de retirer les bulles présentes sur la toile.

  • Comment conserver ma toile ? En la vernissant.

 

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La technique de la ficelle

 

Comme son nom l’indique, cette technique de pouring fait appel à l’utilisation d’une ficelle. Une simple ficelle, un peu épaisse, type ficelle de cuisine. 

Ici, vous réaliserez des fleurs, type arums. Inutile de savoir parfaitement dessiner, c’est la ficelle qui va réaliser la forme de la fleur. Vous serez étonné du résultat !

Pour commencer, réalisez le fond que vous souhaitez sur votre toile (toujours avec le même mélange que pour le pouring). La toile enduite ne doit pas être sèche lorsque vous posez la ficelle.

Coupez un morceau de ficelle puis le tremper dans de l’acrylique blanc. Le déposer sur le support en formant un zigzag, comme une route sinueuse puis droite sur le bas de la toile (pour représenter la tige).
Tirez ensuite doucement sur le morceau de ficelle qui dépasse en bas de votre toile, en prenant garde de laisser votre ficelle parfaitement à plat, ne la soulevez pas.

Et voilà, votre fleur est faite ! Répétez l’opération pour obtenir 2 ou 3 arums par exemple.

Passez ensuite le chalumeau sur la toile afin d’obtenir de jolies cellules si vous en souhaitez.

Si le résultat n’est pas à la hauteur de ce que vous espériez, ne vous découragez pas et réessayez. Rome ne s’est pas construite en 1 jour. Comme pour l’impressionnisme par exemple, vous devez vous exercer pour maîtriser la technique. 

Le pouring est aussi magique que ludique. Le fait de ne pas connaître le résultat à l’avance ajoute un petit côté fun et sympathique.

L’essayer c’est l’adopter. Et, à force de vous exercer, vous connaîtrez toutes les ficelles de cette technique !
 

 

 

Voilà pour cet article un peu particulier sur de nouvelles façons d’appréhender la peinture. Même si ces techniques vous paraissent éloignées de ce que vous réalisez habituellement, laissez-vous tenter, et essayez.

Souvenez-vous que Jackson Pollock est connu dans le monde entier grâce à sa technique de dripping / pouring. (Je vous parle d'ailleurs de Jacsin Pollock et du dripping dans cet article)

Amusez-vous !
 

A très vite,

Bye bye !

 

René Milone

René