Comment peindre les nuages ?

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Comment peindre les nuages ?

 

Jour après jour, ils s’étirent paresseusement au-dessus de nos têtes, glissent à toute vitesse par delà les sommets, portés par un vent chaud et tourbillonnant. Leurs couleurs et leurs formes ne cessent de changer, évoluent au fil des minutes. D’abord parfaitement pommelés, ils se transforment en un voile subtil à peine perceptible alors que l’horizon se dessine dans le lointain…

Les nuages sont un élément de base de la peinture de paysage. De nombreux artistes les utilisent dans leur composition et s’en servent pour créer une atmosphère unique.

Et pourtant, bien des peintres éprouvent les pires difficultés à les représenter ! Cela est peut-être dû à leur nature transitoire et à ce changement perpétuel qui rend bien compliquée l'application de règles précises pour les réaliser. 

Pas de panique, je partage dans cet article tout ce dont vous avez besoin de savoir pour peindre les nuages et les réussir à coup sûr !

 

L’art de trouver une structure dans les formes transitoires

Les nuages sont éphémères et fugaces par nature, mais cela ne signifie pas que vous devez ignorer pour autant toute idée de forme et de structure. Bien au contraire !

En prenant le temps d’analyser et de comprendre la forme et la structure des nuages qui s’élancent au-dessus de votre tête, vous recueillez toutes les informations nécessaires pour réaliser ensuite un rendu convaincant sur votre toile. 

Votre objectif est d’observer les formes de base des nuages, comme vous le feriez pour un arbre, un rocher ou une personne. Autrement dit, à quoi ressembleraient les nuages si vous ne pouviez voir que des cubes, des sphères, des cylindres ou encore des cônes ? 

Essayez-le sur le tableau suivant d'Ivan Aivazovsky. Que pouvez-vous observer en termes de forme ?


Ivan Aivazovsky, Nuages au-dessus d’une mer calme, 1889


Il est important de prendre également en compte ce que l’on appelle « l’espace négatif ». Ce sont les zones qui se trouvent entre les nuages, autrement dit… le ciel bleu ! 

Il existe deux façons de travailler l'espace positif et l'espace négatif :

  • Vous pouvez commencer par peindre les nuages (espace positif), puis remplir autour de ces formes avec de la couleur (espace négatif)
  • Vous pouvez également peindre d’abord le ciel bleu (espace négatif) puis ajouter ensuite les nuages (espace positif) 

Pour être tout à fait honnête avec vous, la plupart des artistes en herbe ignorent l'option 2. Ils se concentrent sur la peinture des éléments, plutôt que sur les zones qui se trouvent entre ces éléments. Je vous rassure, il n'y a rien de mal à préférer cette méthode, mais il est parfois tout simplement plus efficace de se concentrer d'abord sur l'espace négatif. 

À vous de jouer ! Par une belle journée enso… ou plutôt par une belle journée nuageuse, sortez dans votre jardin, allez faire une balade le long de ce sentier que vous appréciez tant, et essayez de visualiser les formes de bases qui structurent les nuages. Faites-le suffisamment de fois et cela finira par devenir une seconde nature. Vous verrez alors le monde comme un artiste ! 


Lumières et couleurs

Une fois que vous êtes capable de voir les nuages comme des formes de base, vous pouvez alors vous intéresser à la manière dont se comporte la lumière dans votre scène.

Pour simplifier les choses, supposons qu'il n'y ait qu'une seule source de lumière : le soleil. Celui-ci illumine un beau ciel bleu composé de quelques nuages, tandis que des avions traversent la scène. 

Pour chaque changement de plan, il y a un changement de luminosité. Ainsi, il est important que vos zones de lumières soient bien distinctes des zones d’ombres. 

La position du soleil par rapport aux nuages détermine quels sont les avions qui sont touchés par la lumière et ceux qui restent dans l'ombre. La nature de la lumière (forte, faible, directe, diffuse, chaude, froide, etc.) va donc influencer le niveau de luminosité (valeur) et la température des couleurs de votre tableau.

Si vous maîtrisez bien ces principes de base, le plus gros du travail est fait ! Vous serez libre d'ajouter votre propre style créatif sans compromettre le réalisme de la scène, que ce soit un travail énergique au pinceau, des transitions de couleurs subtiles ou de beaux éclats de lumière. 

Je vous invite à observer l'étude de John Singer Sargent ci-dessous. Cette peinture déborde de créativité, mais les principes fondamentaux de la peinture sont toujours aussi bien respectés dans son travail !


John Singer Sargant, Sky, 1910

En termes de couleur, les nuages sont généralement limités au blanc, aux gris et à d'autres tons faibles. Vous verrez rarement des nuages éclatants de couleurs, à l'exception peut-être d’un magnifique coucher de soleil. Cela ne diminue en rien l'importance de la couleur, mais signifie simplement que vous devez faire preuve de retenue dans son utilisation. Pensez à faire des transitions de couleurs subtiles !

Vos choix de couleurs dépendront de facteurs tels que :

  • La température de la lumière (chaude ou froide).
  • La luminosité de votre scène


Le thème général des couleurs de votre peinture. Vous pouvez décider d'utiliser des couleurs qui reflètent un thème particulier de votre choix, plutôt que les couleurs que vous voyez réellement.

Dans tous les cas, je vous recommande de ne pas choisir par défaut le blanc pur pour les couleurs claires et le bleu ou le gris terne pour les couleurs plus foncées. Réfléchissez de manière critique aux couleurs que vous devez utiliser et pourquoi. Si vous avez des doutes, c’est très simple… revenez à l'observation ! 

D'ailleurs, si ça vous intéresse, j'en profite pour vous rappeler qu'en ce moment, vous pouvez rejoindre la formation "La Peinture c'est Facile!". Et profiter de plus de 400 heures de cours de peinture.

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L'utilisation des contours

Sauf choix stylistique de votre part, je vous recommande d’utiliser en règle général des contours doux pour les nuages, les contours durs étant réservés pour souligner les lumières vives et les parties plus sombres et orageuses. 

La raison est simple : les nuages sont naturellement doux, pommelés et se transforment en permanence. Une utilisation excessive de contours trop marqués peut donner à vos nuages une apparence rigide et solide qui n’est guère réaliste. 

Dans le tableau de John Constable intitulé « Pluie torrentielle sur la mer », vous pouvez constater que les contours durs ne sont utilisés dans le ciel que pour marquer certaines lumières traversantes. Les autres contours sont estompés et travaillés avec une très grande douceur. 

La mer, en revanche, est composée de nombreux contours très marqués, ce qui donne immédiatement une impression de solidité relative (même si c'est de l'eau). La ligne d'horizon est également représentée par un trait fort, qui sépare le ciel et la mer.

 


John Constable, Pluie torrentielle sur la mer, 1827


L’importance d’intégrer les nuages au reste de la composition

Pour faire simple, la qualité de votre travail sur les nuages n'a que peu d'importance s’ils ne s'intègrent pas bien au reste du tableau. Combien de fois avez-vous eu l’occasion d’observer des oeuvres où les nuages, bien que peints avec beaucoup de soin, apparaissent comme des découpes de carton que l’auteur aurait ensuite collées sur le tableau ?

Chaque touche de peinture que vous ajoutez à votre toile doit être réalisée avec l'intention d'améliorer le tableau dans son ensemble. Cela vaut aussi bien pour les nuages que pour les arbres, les rochers, l'eau, les personnes, les contours, les couleurs, les ombres ou tout autre élément qui compose votre scène.

L'essentiel est de garder une vision d’ensemble de votre peinture plutôt que de vous perdre dans les détails. Je vous recommande de prendre souvent - et volontairement - du recul par rapport à votre peinture. 

Interrompez votre travail. Interrogez-vous. Cherchez d’éventuels problèmes et ne les ignorez pas ! Si vous passez votre temps à peindre avec vos yeux fixés à quelques centimètres seulement de la toile, vous risquez fort bien de manquer cette erreur flagrante qui n'est visible que d’un peu plus loin…

Pensez aux œuvres des grands maîtres impressionnistes : de près, vous observez surtout un fouillis de couleurs incohérentes. Mais alors que vous prenez du recul… tout s'assemble ! Les impressionnistes ont peint en gardant toujours à l’esprit une vue d'ensemble. Je vous invite à faire de même, quel que soit votre style !

J’espère que vous avez apprécié ces quelques conseils sur comment peindre les nuages !

Si vous avez lu cet article jusqu'au bout, dites-moi dans les commentaires si tout est clair ou s'il reste des points que vous aimeriez approfondir ? Et je vous répondrai.

À très bientôt.

Bye bye !

 

René Milone

René