S’inspirer de l’œuvre de Mary Cassatt pour peindre le quotidien

Vous aimez les scènes simples et les portraits pleins de grâce et d’émotion ? Alors vous allez adorer l’œuvre de Mary Cassatt. Cette artiste impressionniste américaine a su transformer le quotidien en art et c’est justement ce qui rend son style si inspirant.

Dans cet article, je vous propose de découvrir qui elle était, comment elle travaillait, et surtout comment vous pouvez vous en inspirer dans vos propres créations.

Brève biographie de Mary Cassatt

Mary Cassatt (1844-1926) était à la fois peintre et graveuse. Américaine de naissance, elle s’est envolée pour Paris à seulement 22 ans pour y étudier la peinture, avant de s’y installer définitivement. 

Elle a d’abord exposé au Salon officiel en 1868, avant de rejoindre les impressionnistes aux côtés de Degas, de 1879 à 1886. Elle contribua à diffuser ce mouvement pictural aux États-Unis.

Son travail se concentre sur la vie des femmes et plus particulièrement sur la maternité. Elle peint des instants simples, intimes : une mère qui donne le bain à son enfant, un moment de lecture, un câlin. Mais attention : jamais de mièvrerie. Son regard est plein de tendresse, mais aussi d’une modernité subtilement féministe. Elle fait partie, avec Berthe Morisot, de ces artistes qui ont su représenter la vie des femmes avec profondeur et délicatesse.

En 1890, une exposition à l’École des Beaux-Arts de Paris va marquer un tournant dans son style : elle y découvre les estampes japonaises, notamment celles d’Utamaro. Dès lors, son travail devient plus épuré, plus graphique, influencé par la clarté des lignes et les aplats de couleurs de l’ukiyo-e. Elle réalisera aussi une grande fresque, La Femme moderne, pour l’Exposition universelle de Chicago en 1892.

Autoportrait, 1878

Trois de ses œuvres

Avant de sortir les pinceaux, voici trois œuvres incontournables à regarder de près pour s’en inspirer.

Caresse maternelle, 1890

Pointe-sèche avec vernis mou et aquatinte. On y voit l’influence des estampes japonaises : arrière-plan très épuré, lignes fines, composition centrée sur le geste.

Caresse Maternelle, 1890

Le Bain de l’enfant, 1893

Huile sur toile. Une scène quotidienne rendue sublime par la palette claire et le jeu des textures (peau, tissu, bassine). La vue plongeante et le plan serré viennent accentuer le caractère intime du tableau. Le décor n’est clairement pas important dans ce tableau.

Le bain de l'enfant, 1893

Mère et enfant sur fond vert, 1897

Pastel sur papier. On dirait presque une version laïque d’une Vierge à l’enfant. La douceur du pastel renforce l’émotion. Le cadrage serré évoque une photo prise sur le vif, et là encore, l’arrière-plan est réduit à l’essentiel.

Mère et enfant sur fond vert, 1897

S’inspirer de l’œuvre de Mary Cassatt pour peindre

Bonne nouvelle : peindre comme Mary Cassatt ne demande pas des décors complexes ou des heures de détails minutieux ! Au contraire, c’est l’occasion de revenir à l’essentiel. Voici quelques pistes pour vous lancer.

Choisir le bon thème

Commencez par choisir une scène simple de la vie quotidienne. Un moment de tendresse avec un enfant comme la lecture du soir, un jeu, une mère qui coiffe sa fille. Ce sont ces petits gestes pleins d’émotion qui forment la base du style Cassatt. Observez autour de vous : il y a souvent de très beaux sujets juste sous vos yeux.

Composer simplement

Cassatt joue sur le cadrage pour renforcer l’intimité. N’hésitez pas à zoomer et à tester des angles originaux (vue plongeante, profil serré). Vous pouvez par exemple cadrer une scène comme si vous preniez une photo à la volée.

Pas besoin de vous lancer dans des arrière-plans ultras détaillés : un mur clair, une fenêtre floue ou même un simple aplat de couleur suffisent. L’important, c’est de diriger l’attention sur une expression, un geste, un regard.

Utiliser ses techniques picturales

Vous pouvez utiliser :

• l’huile, pour sa richesse ;

• le pastel, pour sa douceur et ses fondus subtils ;

• l’aquarelle, pour la légèreté ;

• la gravure, si vous avez envie d’expérimenter.
   

Quelques conseils pour retrouver l’esprit Cassatt :

• Laissez visibles une esquisse légère ou des traces de crayon, cela donne de la vie au dessin.

• Dessinez des lignes fines à la manière de l’art japonais.

• Utilisez des pinceaux larges pour éviter de vous perdre dans les détails.

• Travaillez avec des aplats de couleurs et simplifiez les formes : pas besoin de tout peindre !

• Préférez une lumière naturelle, des teintes claires.

• Soignez les textures et les reflets sur la peau, les cheveux, les tissus.

Et surtout, gardez en tête que la beauté réside dans la simplicité. L’objectif n’est pas de tout montrer, mais de faire ressentir.

J’espère que cet article vous aura donné envie de plonger dans l’univers délicat de Mary Cassatt et de vous essayer à ces scènes du quotidien pleines de douceur. N’hésitez pas à simplifier, à observer ce qui vous touche chez vos proches. C’est souvent dans les instants les plus banals que se cache la plus grande poésie. Et vous, avez-vous déjà tenté de réaliser un portrait ? Une scène quotidienne ? Dites-le-moi en commentaire !
 

A la semaine prochaine !